Photos, livres, aventures.

Joies du camping




















Pour nos trois jours de vacances annuels en commun, la forestière V. et moi n'avions guère le choix de ne pas nous aventurer trop loin. C'est ainsi que l'on finit chaque année par louer la même voiture en essayant de trouver un endroit différent et exotique pour planter notre tente.
Si on ne tient pas compte des inévitables piqûres d'insectes, des orages successifs pris sur la gueule, des souliers ravagés d'avoir trop baigné dans les torrents de boue, et de l'invasion des parcs nationaux par les nourrissons hurlants, et que j'ajoute que j'ai malgré tout passé quelques bons moments, alors ceux qui me considèrent comme un éternel insatisfait devront admettre que je fais des efforts.

Bizzareries de la Belle Époque

Très en vogue au Canada, cette nouvelle discipline sera présentée aux jeux Olympiques de Vancouver en 2010.




On a beau se dire parfois que le monde est devenu fou, rappelons tout de même que ça ne date pas de la semaine dernière.
Un de mes rusés collègues de la librairie m'a mis récemment un livre entre les mains en sachant très bien qu'il ferait mon bonheur pour l'été. Aussitôt acheté, je fendis l'air à travers les rues pour mettre mon trésor à l'abri des regards jaloux.
Il s'agit de Tragédies à la une, La Belle Époque des assassins, de Alain Monestier. Avec humour et application, l'auteur y présente un panorama des couvertures et illustrations des faits divers parus dans les grands journaux populaire du tournant du XXe siècle. À l'époque où le Petit Journal, Le Petit Parisien, L'Intransigeant et L'Illustration font leurs choux gras de suicides cocasses et ingénieux, d'assassinats particulièrement sanglants et de catastrophes toutes rocambolesques.
Un train déraille, tombe d'un pont et s'écrase sur un bateau; au loin, la cloche qui sonne dans une église vient aplatir le bedeau qui l'agitait, tandis qu'une jeune servante décide de se jeter dans la fosse aux ours. On y trouve des accidents liés à la modernité galopante des premières autos et du chemin de fer, les assassins d'enfants y côtoient les maris cocus qui découpent leur femme en morceaux avant de la mettre dans une malle qu'ils expédient au diable vauvert. Et puis, dans le désordre : les éxécutions à la guillotine qui fascinent les foules, l'incendie du Bazar de la Charité, Le Titanic, la bande à Bonnot et les récits fantasques de la gloriole coloniale française d'un pays qui veut encore croire qu'il est un empire. Et tout cela s'entremêle pour notre plaisir sous la plume savante et amusée de Monestier.

Tout est là dans ce beau livre pour nous rappeller la folie de cette époque où se sont entrechoqués le poids des interdits, de la morale et de la censure, et la brutale accélération de la modernisation du monde. Rouletabille, Albert Londres et Fantomas ne sont pas loin, et nous voici, cent ans plus tard, à soupirer une fois de plus de n'avoir pas vécu ça.



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Tragédies à la une, La Belle Époque des assassins, par Alain Monestier, préface de Pierre Bellemare, Paris, éditions Albin Michel, 1995.



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Rumeur indienne



D'après la rumeur, Michael Jackson serait mort, mais qui cela peut-il encore intéresser de nos jours. D'abord, je viens de passer dix jours à déménager, et puis il y a encore bien des poètes à pleurer avant de s'inquiéter du sort des chanteurs.
Le roi de la pop peut bien ne plus être, moi, je suis depuis cette semaine le prince auto proclamé du pinceau et de la perceuse. Ne riez pas! Le ridicule ne fait que commencer puisque dans la foulée je me suis acheté une pelle et des gants de jardinage. Ne manque plus qu'un seau et je pourrai retourner jouer dans le sable.
En tous cas, mon nouveau quartier étant des plus cosmopolites, c'est bien à l'épicerie du coin que j'ai trouvé ce magazine indien, ce qui m'a valu un regard étonné de l'épicier, lequel m'a gentiment prévenu que je risquai de ne pas pouvoir lire ce journal.
Encore une preuve accablante que la culture de masse n'a pas de limites.