Photos, livres, aventures.

Huit jours avant l'Année dernière



Nous voici donc à quelques jours du lancement de la réédition de L'Année dernière à Cazillac par les éditions de L'Oie de Cravan.
Quelque part entre un bleu Gauloise et un bleu horizon, le livre sera présenté dans la très belle collection Le fer & sa rouille, où les livres sont finement cousus à la main et dont le tirage est soigneusement limité à 200 exemplaires.


Présentation du livre par l'éditeur, Benoît Chaput :

"Pierre Peuchmaurd a écrit très peu de prose. En 2004 il avait fait paraître L'Année dernière à Cazillac, un magnifique ensemble de fragments autobiographiques qui se concentrent sur un espace de temps relativement bref, un passage de la vie de l'auteur, pour avancer en profondeur vers ce qui est au centre de sa démarche de poète. Ceci avec l'amertume souriante d'un grand styliste qui peut se permettre une douce auto-dérision. Ce texte m'avait enthousiasmé au moment de sa publication et, avec une infinie lenteur, je travaillais depuis quelques années à le traduire en anglais. Maintenant, un an après la disparition de son auteur, le moment me semble propice pour le ressortir (il était devenu introuvable dans son édition originale), accompagné de sa traduction anglaise."

Le lancement aura lieu le lundi 3 mai à partir de 18h, à la très raffinée librairie le Port de tête. Pour joindre le plaisir à l'agréable, quelques textes seront dits par Yves-Antoine Rivest, qui sera accompagné au violoncelle par Émilie Girard-Charest.







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À ma fenêtre




Cette fois, on dirait enfin que le printemps est à ma fenêtre. Après un hiver sans photos et avec le retour du vélo, cela me redonnera t'il enfin le goût de photographier? Je croise les doigts.










L'envers du monde




"Qui est-ce qui les recueille, ces heures-là, qui n'ont servi à rien? Quelquefois je crois qu'il est à l'envers du monde un endroit où elles sont conservées, où elles tombent comme de l'eau pure, où les morts les boivent, pour être heureux."

Catherine Pozzi, Agnès (1927).




De Catherine Pozzi, maîtresse de Paul Valery et, entre autres, amie d'Anna de Noailles et correspondante magnifique de Rilke, on devrait lire :

- Agnès, Paris, éditions La Différence, coll. "Minos", 2002.
- Journal 1913-1934, Paris, éditions Phébus, coll. "Libretto", 2005.
- Correspondance avec Rilke, 1924-1925, Paris, éditions La Différence, 1990.

Un an

























La rose blanche est la vraie fleur du deuil, celle que la mort tient entre ses doigts pourris.


De la mélancolie comme suite à la fin.


Il goutte des tombes.


Chacun sa vie, chacun ses morts. Chacun ses morts vivants.


La lune mange ses croissants la nuit.


Le métacarpe est un poisson volant.

Le chien va jusqu'au bout de sa laisse. L'homme, pas toujours.


Je venais de prendre une douche au lait de coton et au coquelicot. Il fallait voir comment les papillons se ruaient sur moi.


La mort adoucit les mœurs.


L'humour noir, le grand humour noir, tout de même nous ne le sortons pas tous les jours. La plupart du temps nous nous contentons de l'humour gris.

Les absents ont tort d'être aussi présents.



Aphorismes de Pierre Peuchmaurd, extraits de Le Moineau par les cornes (Fatigues III), éditions Pierre Mainard, 2007.