Photos, livres, aventures.

Apparat chic

























Il y a peu, ou prou, je ne sais plus, je recevais un courriel "de masse" comme on le dit si élégamment, m'informant de la parution imminente, incessante et sous peu, du quatrième tome des œuvres d'André Breton dans la Pléiade. "Chic alors!", m'écriais-je, n'est-il pas flatteur de se voir convié à pareille fête?
Katchina sur le chapeau - rond, forcément - de Breton, les admirateurs pourront se ruer sur l'album consacré à Saint-André, patron des collectionneurs d'art premier, à paraître lui aussi dans la foulée.


À ce propos, ce n'est pas pour jeter de l'huile sur la poésie, mais pour une fois, le lecteur québécois est avantagé.
Lui qui paye toute l'année la gabelle des distributeurs sur les livres importés de France, peut enfin, le mois de juin venu, profiter des trois semaines qui lui reste avant les premières neiges, en chérissant comme un missel l'album annuel qu'il vient d'acheter.
Car c'est un secret de polichinelle des librairies québécoises; tandis qu'en France, les éditions Gallimard, toujours promptes à faire la charité, offrent généreusement un album "hors commerce" à toute personne désireuse d'échanger trois tomes de Mauriac contre un mois de loyer, ici, les albums de la Pléiade s'achètent, au nom de je ne sais quel acquis ou obscur décret sur la défense de la francophonie, permettant ainsi aux élites zélées de la littérature Blanche de garnir de maroquin doré sur tranche leurs bibliothèques en érable tout en leur laissant croire qu'il n'est pas grave de n'avoir jamais lu Apollinaire et Queneau puisqu'ils ont en vu les images.






Aucun commentaire: