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L'envers du monde




"Qui est-ce qui les recueille, ces heures-là, qui n'ont servi à rien? Quelquefois je crois qu'il est à l'envers du monde un endroit où elles sont conservées, où elles tombent comme de l'eau pure, où les morts les boivent, pour être heureux."

Catherine Pozzi, Agnès (1927).




De Catherine Pozzi, maîtresse de Paul Valery et, entre autres, amie d'Anna de Noailles et correspondante magnifique de Rilke, on devrait lire :

- Agnès, Paris, éditions La Différence, coll. "Minos", 2002.
- Journal 1913-1934, Paris, éditions Phébus, coll. "Libretto", 2005.
- Correspondance avec Rilke, 1924-1925, Paris, éditions La Différence, 1990.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher Antoine,
j'aime aussi beaucoup Catherine Pozzi. Je te recommande de lire sa passionnante et brûlante correspondance avec Paul Valéry, parue en 2006 chez Gallimard sous le titre La Flamme et la cendre.
Joël G.

Anonyme a dit…

AVE


Très haut amour, s'il se peut que je meure

Sans avoir su d'où je vous possédais,

En quel soleil était votre demeure

En quel passé votre temps, en quelle heure

     Je vous aimais,


Très haut amour qui passez la mémoire,

Feu sans foyer dont j'ai fait tout mon jour,

En quel destin vous traciez mon histoire,

En quel sommeil se voyait votre gloire,

     O mon séjour...


Quand je serai pour moi-même perdue

Et divisée à l'abîme infini,

Infiniment, quand je serai rompue,

Quand le présent dont je suis revêtue

     Aura trahi,


Par l'univers en mille corps brisée,

De mille instants non rassemblés encor,

De cendre aux cieux jusqu'au néant vannée,

Vous referez pour une étrange année

     Un seul trésor


Vous referez mon nom et mon image

De mille corps emportés par le jour,

Vive unité sans nom et sans visage,

Cœur de l'esprit, ô centre du mirage

     Très haut amour.

Catherine Pozzi (13 juillet 1882 - 3 décembre 1934)