Photos, livres, aventures.

Gaston polisson




Ah! À cette époque on savait vivre, Madame!
Non seulement les éditeurs fréquentaient Pigalle, mais encore allaient ils y montrer leur éditions sur beau papier.
Comment cette invitation a t'elle pu finir soixante dix-neuf ans plus tard dans le bac de recyclage d'une librairie de Montréal, c'est une autre histoire.







Privé, la nuit




Pas bavard ces derniers temps? C'est vrai. Un peu trop conscience parfois de faire parti d'un grand tout qui parle beaucoup pour ne rien dire. Heureusement, des images, silencieuses, continuent d'arriver timidement.












Fuck America



"Même le diable bouffe des mouches."


L'an dernier, les éditions Attila nous avaient régalé du premier livre de Bérengère Cournut, L'Écorcobaliseur. Cette année, fort d'une infrastructure consolidée et d'un programme alléchant, Benoît Virot et Frédéric Martin (lequel a déjà fait ses preuves chez Viviane Hamy) présentent Fuck America (Les aveux de Bronsky), roman écrit en 1979 et traduit pour la première fois en français.
Fuck America est un roman autobiographique dans lequel Jakob Bronsky, le narrateur, raconte comment il débarque à New York en 1952 alors qu'il vient d'obtenir le visa que son père avait demandé en 1939 pour fuir l'Allemagne. S'en suit l'itinéraire d'un immigré juif allemand n'arrivant pas à s'adapter à la vie new-yorkaise, ses déboires d'apprenti écrivain travaillant de nuit dans une caféteria à l'écriture de son autobiographie, etc. Sa vie misérable, les boulots ingrats et sous payés, tous les trucs et astuces pour mettre un peu de ketchup dans les haricots y passent, pour notre plus grand plaisir. Car Hilsenrath/Bronsky ne se complait pas dans ses misères (la pécunière et la sexuelle), il les décrit au vitriol et ne s'épargne pas.
Décrire la déception du rêve américain et contempler en riant plus misérable que soit, voilà deux bonnes raisons pour que ce livre ait du succès en temps de crise. Une autre, assez importante, est qu'il est très bien écrit; l'éditeur annonce un texte teinté de Fante et de Bukowski, et il ne ment pas.
Enfin, comme un bonbon est toujours meilleur dans un bel emballage, la couverture de Henning Wagenbreth est la cerise sur le sunday, ce qui fait qu'en entrant dans une librairie on remarque ce livre en premier et que l'on se dirige immédiatement vers lui.

Si le livre semble d'ores et déjà avoir du succès en France, on espère qu'il en sera de même au Québec, où sa sortie est annoncée pour les premiers jours de juin.



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Fuck America, de Edgar Hilsenrath, éditions Attila, Paris, 2009, 290 p., 19 euros/37,95 $Can.


NB : Pour un avis plus détaillé à propos de Fuck America, on peut lire la critique qu'en fait Jacques Josse ici.