Photos, livres, aventures.

La poésie oui, mais sans les poètes



Parfois, le jeudi, j'aide des amis. Et comme a priori j'aime plutôt la poésie, l'un dans l'autre, je me suis retrouvé hier après-midi au marché de la poésie de Montréal.
Stratégiquement situé entre une sortie de métro, un terminus d'autobus et une avenue des plus achalandées, ledit marché devrait en théorie attirer les foules, qui au retour du travail, qui sur le chemin des bars branchés du quartier. Fort heureusement, comme la poésie est soluble dans l'eau et qu'elle craint la lumière trop vive, les autorités compétentes ont décidé de l'emballer dans un gros tas de toile, façon hôpital de campagne.
À l'intérieur, des poètes belges fatigués encaissent courageusement le décalage horaire en regardant des bardes subventionnés se congratuler les uns les autres tout en jetant des regards envieux à leurs dernier recueil.
En attendant la foule anonyme des lecteurs potentiels, qui continue d'éviter soigneusement cette tente en plein milieu du chemin, de fiers poètes viennent à intervalle régulier déclamer leur œuvres dans une charmante ambiance de radio crochet.
D'où ma question: comment se fait-il que l'on autorise encore ces lectures alors que l'on sait pertinemment que dans 98% des cas, l'auteur n'est pas un bon lecteur et qu'il a toutes les chances de se ridiculiser, voire de détourner de ses textes des lecteurs qui auraient pu les apprécier si ils avaient pu les lire eux-mêmes dans les conditions de leur choix?
On a même vu une vice-présidente du conseil d'administration de la maison de la poésie être émue. La pauvre. Là encore, comment peut on décemment mettre dans une même phrase: "vice-présidente de conseil d'administration", et "poésie"?

Enfin, que l'on ne se méprenne pas; malgré le côté cirque du Chapiteau de la poésie, on y trouve quand même quelques auteurs honnêtes, des livres lisibles et des éditeurs courageux. Mais c'est justement parce que j'aime a priori la poésie quand elle est disponible et que l'on tombe dessus si l'on est curieux ou simplement chanceux, que je déteste ceux qui l'utilisent pour se donner des airs et pour parader.

Heureusement, j'avais sur moi un petit livre intitulé Boccacce, dont il faudra reparler bientôt.







Du fond des âges



























Sortie du fond des âges et des eaux de l'East River, cette photo du pont de Brooklyn, prise en 1903 par Edward Steichen.


On peut voir des photos de Steichen par exemple dans la très bonne collection "Photo poche" chez Actes Sud.




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NB: Hasard, nous apprenons avec un peu de retard que l'on fêtait justement le centenaire du pont il y a peu.








Jérôme, (Martinet, acte III, sc. 2)



















I
nutile de le nier, voici la meilleure nouvelle littéraire de ces quelques mois, passés et à venir.
Les uns argueront que ce titre revient de droit à la parution du quatrième tome de Breton dans la Pléiade, les autres que c'est au journal de Manchette. On trouvera même, j'en suis certain, quelques acharnés pour défendre le livre de Pierre Senges sur Lichtenberg.
Autant de confiture sur les lèvres et d'excellentes lectures pour l'été pour nous faire patienter.

Éric Dussert, dont nous parlions justement récemment, annonçait cette semaine la réédition de Jérôme, le chef d'œuvre supposé du très grand Jean-Pierre Martinet.

Paru en 1978 au éditions du Sagittaire, et bien sûr épuisé depuis longtemps, le bruit de sa réédition circulait depuis bientôt deux ans, et voilà qui sera chose faite, le 10 octobre prochain.
Saluons au passage les éditions Finitude, pour qui ce gros livre doit représenter un certain pari. Finitude avait eu l'intelligence de publier Nuits bleues, calmes bières en 2006, tandis que les éditions de L'Arbre vengeur, autre éditeur au délicieux catalogue, publiait La grande vie.
Grâces leurs soient rendues.


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De Jean-Pierre Martinet:
- Jérôme, éditions Finitude, 450 p., à paraître en octobre 2008.
- Nuits bleues, calmes bières, éditions Finitude, 53 p.,2006.
- La grande Vie, éditions de L'Arbre vengeur, 64 p., 2006.








Plus vivants que jamais





















Grand absent des commémorations soixante-huitardes, Pierre Peuchmaurd aurait pu (du?) l'être le plus simplement du monde; en rééditant son récit de mai 68, écrit à chaud dans l'été qui a suivi, et paru à l'époque chez Robert Laffont, sous le titre de Plus vivant que jamais.
Pour cela, encore eut-il fallu que quelqu'un chez Laffont se souvienne de ce petit - mais brûlant- livre, ce dont je doute fort. Et puis, encore aurait-il fallu que l'auteur accepte une réédition, ce dont je doute encore plus fort, décidé qu'il doit être au fond de ses bois à se faire discret en attendant que passe cette vaste mascarade.

Et puis tiens, un qui y a pensé, c'est ce diable d'Éric Dussert, éternel défouisseur de textes, sur l'Alamblog duquel de nombreux textes injustement oubliés ont connu une nouvelle jeunesse.





Barricades mystérieuses



























L'autre soir, l'exotique V., prise d'une folie passagère, voulut m'entrainer hors des quatre blocs de mon quadrilatère de prédilection, afin d'aller goûter aux délices de la cuisine éthiopienne.
Après avoir bâfré et bu, nous titubions sur le chemin du retour lorsque nous fûmes arrêtés par ces barricades mystérieuses.
Quel beau nom pour un brocanteur (et "pour un parfumeur, quelle enseigne"), mais nous n'ignorons pas non plus qu'il s'agit aussi - et avant tout - du titre d'un très beau recueil du très oublié Maurice Blanchard.

Hasard ou coïncidence?

Je me plaisais à croire que Blanchard était le seul à avoir utilisé ce titre, mais il semblerait qu'il ait été régulièrement emprunté, à en croire cet article.

Déception ou indifférence?








Tout petit déjà














Presqu'aussi vieux que les grottes de Lascaux, cette photo reçue par des voies impénétrables.

De gauche à droite, Jimmy Gladiator et Pierre Peuchmaurd, déjà et encore la fine fleur de la poésie française de leur temps, alors que le nain que je suis au milieu leur montre le panorama du haut de la tour du merveilleux château de Turenne, le mien de toute éternité.

Troubadours sur Glane? La poésie en sandales, et son fils en short à bretelles, toute une époque. C'était il y a plus de vingt ans, et je me souviens de cette visite, de cet instant dans la tour.











Reconnaître un communiste





En ces temps de crise alimentaire, de cyclones birmans et d'élections américaines, il est important que les jeunes générations apprennent à reconnaître un communiste; voici donc ici même une méthode infaillible.






Demandez le programme! (Bleu publicité)


















Le Bathyscaphe: le journal qui n'est pas encore sorti, mais qui est déjà sur toutes les lèvres!
Même les plus pulpeuses!

Le Bathyscaphe, le journal qui ne prend pas de publicité dans ses pages, mais qui en met partout ailleurs.






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NB: Pour lire le texte de l'annonce, plutôt que de vous péter la rétine, cliquez sur l'image.