Photos, livres, aventures.

Charme, chic et choc


























Montréal, capitale de la mode.
Cette année, la tendance pour les femmes consistera à se faire allonger le cou et à porter la coupe "Capucine", long sur les côtés, rasé sur le dessus. Encore un bel été en perspective.

Transports anarchistes


La Société des Transports de Montréal est-elle devenue une cellule anarchiste?
Voilà la question que l'on est en droit de se poser en voyant passer les bus de la ville depuis une dizaine de jours. Certains d'entre eux affichant sur leurs flancs, en lettres blanches sur fond noir le slogan suivant: "Vis libre ou crève".
Plutôt étonnant, d'autant plus qu'en dessous de cette phrase, on pouvait lire une date, le 27 juin.
S'agissait-il d'un message codé destiné à prévenir les hordes libertaires du Plateau Mont-Royal de l'imminence d'une réunion de grande envergure? Le Grand Soir était-il enfin arrivé?

Me permettant moi-même d'en douter, je me suis lancé dans une enquête minutieuse qui m'a finalement permis de percer le mystère. Non seulement la STM n'a pas l'intention de véhiculer de quelconques idées libres, mais le plus ironique est bien que ce que j'ai pris un instant pour un appel à la révolte n'est autre que la version française de Live free or die hard, le nouvel opus de la célèbre série mettant en vedette Bruce Willis, le sauveur systématique de l'Amérique bien pensante. Hollywood jouant sur l'ambiguité de la phrase, afin justement de promouvoir un film dans lequel un super-flic doit déjouer un complot organisé par de dangeureux criminels...

Il y a des jours, comme ça, où l'on ferait mieux de ne pas chercher à comprendre.



Dernier tour de piste (5/5)






















Rien de tel pour commencer la semaine que de finir un cycle. Voici donc le cinquième et dernier volet de notre grande saga printanière consacrée au grand prix de Formule 1 de Montréal, avec aujourd'hui une innovation non négligeable puisque l'on y voit enfin ce que j'étais allé voir. Non pas le grillage, mais bien les voitures qui tournent en rond derrière.




Oie, méduses et phacochères





Depuis leur base secrète à Montréal, les éditions du Quartanier poussent, grandissent et se multiplient, avec un catalogue où fleurissent les trouvailles et des livres distribués "même" en France dans les meilleures librairies.
Pour donner à lire "différent", il faut évidemment savoir prendre des risques, trouver des auteurs qui en fassent autant, et espérer que quelques libraires acrobates prendront le relais. La livraison printanière du Quartanier semble confirmer qu'ils remplissent au moins les deux premières conditions.


Technique de pointe (tirez à vue), comme le titre ne le laisse pas entendre, est un recueil de poésie à deux mains (donc deux auteurs, on n'est pas au piano), Ariane Bart et Antoine Boute, qui vient à point pour nous rappeler que la Belgique est bien un pays de poésie et qu'elle semble s'y trouver à son aise.


Du côté des romans, la bonne surprise vient des Méduses d'Antoine Bréa, lequel se hâte de préciser que ce "n'est pas un roman, (...), Méduses est une descente. S'il faut définir, c'est ça que je dirais. Une descente dans l'intérieur du coeur".
Soit, il doit savoir ce qu'il dit. Disons pour faire simple qu'il s'agit - entre autres - d'une longue plainte déchirante d'un homme à l'adresse de la femme qui l'a quitté, puis à une autre, et encore une autre. Chaque nouvelle femme est perçue comme un espoir - de plus en plus mince - d'oublier la précédente, mais chaque fois la branche casse et le narrateur continue sa chute. Mais de toute façon rien ne va plus pour lui, et ça ne date pas d'hier; il faut dire aussi que la drogue coule à flots dans ses veines, et que les méduses commencent à s'accumuler au plafond, ce qui n'est jamais bon signe.
Voilà - dans les grandes largeurs - le scénario du livre, mais toute son originalité et son intérêt viennent de ce que l'on y trouve une même prise de risque constante, un même rythme sur le fil du rasoir que dans les textes d'Hervé Bouchard. Équilibre précaire, jonglage avec des mots en feu, phrases étouffantes et chapitres coagulés, il faut une certaine énergie pour s'y plonger, mais ça en vaut la peine.

Enfin, il y a dans la fabrication de ces livres, derrière le soin apporté aux couvertures, au choix des polices de caractère (voire leur création), un amour des livres évidement sincère que l'on ne retrouve guère dans l'édition québécoise qu'aux éditions de L'Oie de Cravan.






Grand prix du Canada (4/5)
















Hâtons nous un peu de terminer les cinq épisodes annoncés de ce récit du grand prix, je sens qu'il commence à perdre de sa fraîcheur, un peu comme lorsqu'on tombe au mois de septembre sur un supplément estival de Libé ou du Monde.


Ici, aisément reconnaissables, des fans de MacLaren riant de la provocation d'un supporteur esseulé de Ferrari (hors cadre).
Est-il besoin de préciser que c'est à ces mêmes hommes que les poupées dansantes lançaient des cacahouètes?







Ascenseur pour la Gaspésie



De loin en loin dans le désert gaspésien, on trouve de petites villes, face à la mer ou au fleuve, dans lesquelles l'hiver doit paraître terriblement long et où l'adolescence doit être un peu plus qu'ailleurs un chemin de croix. Heureusement, les autorités locales ont su prendre les choses en main, comme en témoigne cette bienveillante maison des jeunes.

Ceci dit, chaque fois que je repense à ce voyage en Gaspésie, je ne rêve que d'y retourner, voire d'y passer quelques mois afin d'en découvrir et d'en capter un peu plus l'atmosphère.







Grand Prix du Canada (3/5)


















Un bon grand prix, ça prend des pitounes, des bimbos, des jeunes filles sexy vêtues de beaucoup de paillettes et de peu de tissu.
Au coeur du circuit, caché entre deux virages, une marque de bière a fait installer à grands frais une scène, où se produit dès dix heures du matin une fausse vedette de rock qui reprend Bloody sunday, un bar, où la bière coule à flot dès les premiers rayons du soleil, et deux espèces de tours encadrant la scène et sur lesquelles les agaces susnommées se tortillent à tous crins, suffisamment haut pour être visibles de loin tout en restant à l'abri de la masse assoiffée et velue.

Le détail qui tue.
En cliquant sur l'image pour l'agrandir, on voit que les filles jettent quelque chose. Eh bien il s'agit de portions individuelles de... cacahouètes. Sans doute pour amadouer les primates agglutinés.






Le nouveau civisme











Dans la série "on trouve de tout sur internet", voici un petit moment de plaisir avec le site du Ministère du Civisme, sur lequel il est possible de remplir un formulaire de délation, le tout en ligne, "pour simplifier vos démarches".








Hygiène portative, (Grand prix 2/5)

















100 000 personnes entassées toute une journée sur une île en plein soleil nécessitent forcément un brin d'infrastructure. Ainsi, dans ce décor enchanteur, voici quelques unes des centaines de toilettes mobiles installées pour le week-end.
Quelques heures plus tard, il fallait s'armer d'une certaine dose de patience et de courage pour les atteindre.

Au loin, deux poids, deux mesures, l'un des hélicoptères prêts à évacuer l'élite portée du casino vers les grands hôtels.

Quand on dit que le sport ça fait rêver.





Grand Prix, de l'autre côté des grilles (1/5)





Dimanche, j'ai assisté pour la première fois de ma vie à une course de Formule 1, au Grand Prix du Canada à Montréal.
C'est un vieux rêve qui se réalisait enfin, mais, les places dans les tribunes étant scandaleusement chères, je me suis contenté d'accéder aux bords de la piste, aux endroits autorisés, chaleureusement entouré de quelques dizaines de milliers de spectateurs.


Dans le fond, c'est un peu comme ces gens que l'on voit agglutinés sur le bord des routes du Tour de France, sauf que lorsqu'un pilote vous passe sous le nez à plus de deux cents kilomètres à l'heure dans un vacarme de fin du monde, c'est un peu plus difficile de lui crier des encouragements.


Mais à défaut de véritablement voir la course, j'étais ravi de pouvoir me promener un peu dans cette atmosphère étrange.
Voici donc une première photo de ce qui est habituellement en dehors du champ des caméras, d'autres suivront.





Mets tes hauts, Canada!























Ce soir il fait 7 degrés, en juin. Pays de fous.
Ceci dit, d'après la météo, cette année l'été devrait tomber un vendredi; avec le week end(1) qui touche, ça tombe bien, je pourrai prendre toutes mes vacances d'un coup!

Enfin, arrêtons de chialer, j'ai enfin reçu un visa de travail et j'ai pu reprendre le boulot après huit mois d'interruption. Presque une grossesse! J'aurais dû demander une péridurale pour mon premier jour...





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(1) en français dans le texte, toutes les notes sont du traducteur.
(2) au Québec, chialer signifie râler, et pleurer se dit brailler.



L'increvable mignonne

























Mignonne, allons voir si la rose
qui ce matin avait déclose
...n'aurait pas par hasard enfin crevé.


Voilà en substance ce que je dis en premier le matin depuis quelques jours, enfin, dès que mon cerveau est en mesure d'organiser une phrase.

Soit une envoûtante V., qui a justement le courage de jongler avec mes humeurs matinales, mais qui n'en est pas moins partie quelques temps se faire bronzer en bikini aux Bermudes. Bon.

Finalement, elle en revint, malgré le légendaire triangle et les pannes bien réelles et successives de deux avions.
Pendant ce temps là, à l'aéroport, une rose à la main, je prenais racine. Bon.
Une éternité plus loin, après une petite sieste improvisée dans une voiture de location sur le parking, j'eu enfin la joie de retrouver l'insulaire V. et de lui offrir ladite rose acquise quelques heures plus tôt dans la boutique ad hoc sise à côté du tarmac.

Tout cela est bien joli, mais cette putain de fleur est aussi tenace qu'une vieille grand-mère russe, et voilà aujourd'hui seize jours qu'elle nous fait de l'oeil sur la table de la cuisine.
Et on voudrait nous faire croire que les douaniers ne laissent rien passer? Il est pourtant évident que cette rose s'est bourrée de coke jusqu'au pistil ! Pas la peine après ça de faire les guignols en empêchant les passagers d'embarquer avec leur dentifrice.










Parking complet

photo : Spencer Tunick














En Hollande, le dernier salon où l'on cause est un parking, à condition de n'être ni trop pudique, ni trop frileux.
Les photos de nu rassemblant un grand nombres d'anonymes dans des lieux publics s'installent peu à peu dans le paysage, et je suis toujours un peu surpris de voir autant de gens se prêter au jeu. Ainsi, Spencer Tunick a-t'il rassemblé 2000 personnes dans un parking aux Pays-Bas, ce qui reste bien modeste comparé aux 18 000 mexicains réunis début mai sur la place du Zocalo à Mexico.


Et comme il ne compte pas s'arrêter là, il est même possible de s'inscrire en ligne sur son site pour participer à ses prochaines scéances.