Photos, livres, aventures.

El ultimo lector



"Près de l'avocatier, le bouc bave."
(David Toscana)

Comme nous le disions donc, Zulma fait de belles couvertures, et comme tous les éditeurs, ils ont sorti leur écrivain mexicain du placard pour le salon du livre de Paris.
C'est ainsi que nous découvrîmes, étonnés, El ultimo lector, de David Toscana. L'histoire de ce bibliothécaire solitaire dans un village presque désert du nord du Mexique. Le vieux Lucio passe ses journées à lire ces livres qu'il a reçu du gouvernement, avant de faire le tri entre ceux qui rejoignent les étagères, et ceux qui finissent en enfer, mangés par les cafards.
La sècheresse et la solitude n'arrangent rien au fait qu'il semble avoir du mal à démêler la fiction de la réalité, et lorsque son fils lui apprend qu'il vient de trouver le cadavre d'une fillette au fond de son puits, c'est tout naturellement qu'il va chercher une explication dans les livres.

(...) "mon corps finirait par s'affaiblir, et je mourrais le livre sur la poitrine, et des millions d'années plus tard un homme de science me trouverait gravé dans la pierre à côté des tribolites. Un poisson de la Terre, dirait ce futur scientifique, et en me regardant au microscope, en me frappant avec un burin, il essayerait d'expliquer ma vie : il était carnivore, il marchait à quatre pattes, il s'accouplait une fois par an et il pondait des oeufs, c'était un lecteur, le dernier de son espèce, il a été tué par un changement de température, son membre était petit."



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El ultimo lector, David Toscana, Paris, éditions Zulma 2009.





2 commentaires:

edwood a dit…

"Si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le phénix des hôtes de ces bois."

antoine peuchmaurd a dit…

Merci, n'en jetez plus, je viens de me rendre compte à l'instant et par hasard que vous aviez déjà commenté gentiment ma chronique consacrée au livre de Bérengère Cournut.