Photos, livres, aventures.

La Nature chez elle






















Pendant ce temps là, dans la France profonde et désolée, deux hommes rusaient, feignant de courber l'échine, pour mieux surprendre la nature chez elle.

La Nature chez elle, c'est le titre du dernier texte de Pierre Peuchmaurd paru dans la Collection de l'Umbo, sur des images de Jean-Pierre Paraggio. (Que l'on ne se fie pas à la médiocrité de mon scanner, les images sont magnifiques.)


Extrait et aperçu :























"Bien sûr, le loup y est. Il est
toute la forêt, il est l'avale-lumière
et il est la lumière. Les chevreuils portent
la lumière, la font courir ;
c'est leur fonction dans la forêt,
dans mon sommeil et dans ma gueule."




J-P. Paraggio, décidément en forme, vient également d'illustrer
Je serai africaine
, texte d'Anne-Marie Beeckman paru dans la même collection.
Ce qui fait non pas un, mais bien deux livres à offrir.



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- La Nature chez elle, Pierre Peuchmaurd et J-P. Paraggio, Collection de l'Umbo, tirage numéroté de 100 exemplaires, 2008.
- Je serai africaine, Anne-Marie Beeckman et J-P. Paraggio, Collection de l'Umbo, tirage numéroté limité à 70 exemplaires, 2008.

15 euros chaque (port compris)
à l'ordre de Jean-Pierre Paraggio
33, avenue Jules Ferry
74100 Annemasse
France




D'hiver et varié























Ç
a y est, puisque l'on est enfin débarrassé du salon du livre de Montréal, il va être temps de passer aux choses sérieuses: Expozine.
Comme chaque année, Expozine réuni pendant deux jours les petits éditeurs, les bricoleurs de fanzines, les micro-brasseurs de la publication, du poétique au politique, en passant par la BD, la gravure, la photo, la sérigraphie et la confiture.

Cette année, fier comme Artaban et comme un bar-tabac, nous tacherons d'entrer par toutes les issues et d'occuper le plus d'espace possible. Pour cela, nous porterons plusieurs casquettes et divers plumages:

- À titre personnel, j'y serai avec dix-huit photos, anciennes et nouvelles, d'un format plus petit et propice à l'achat compulsif. Vous allez enfin pouvoir réaliser votre rêve : dissimuler à peu de frais l'immense tache d'humidité sur le mur de vos toilettes avec un papier peint original.

- Le Bathyscaphe, actuellement en surchauffe, agite son périscope dans tous les sens pour réussir à traverser le détroit de l'Imprimeur malgré les vents et les courants contraires. Dans tous les cas, les curieux qui auraient passé toute l'année sur une île du Pacifique pourront se procurer les deux premiers numéros, et si les dieux sont avec nous, le troisième volet sera disposé en piles encore fumantes.

- Pour notre voisinage immédiat, nous avons sélectionné la crème de l'édition de poésie. L'Oie de Cravan, pilier du genre, nous fera un peu de place sous son aile tout en exposant ses nouveautés (Mon sofa brise-glace, de Natalie Thibault, et En temps et lieux 2, de Patrice Desbiens). De l'autre côté, Valerie Webber présentera avec le sourire ses recueils de poésie parus sous l'étiquette Big Baby Books.


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Expozine
les 29 et 30 novembre 2008, de 12h à 18h
5035 rue Saint Dominique (voir carte)
(Église Saint Enfant Jésus, entre Laurier et Saint-Joseph)
Entrée gratuite.




Bonheur d'occasion


C'est entendu, il y a aussi de bons livres parmi les nouveautés. Tout le monde l'a dit, certains auteurs confirmés ont même donné de "bonnes livraisons" comme dit la presse. Pour ma part, j'ai beaucoup aimé Courir, de Echenoz, et Le Chasseur de lions d'Olivier Rolin. Lacrimosa est également un des très bons livres de la rentrée, sauf qu'avec Jauffret il me reste toujours un petit arrière goût de je ne sais trop quoi.

À part ça, j'ai changé de librairie depuis quelques semaines maintenant, passant de la grande chaîne du neuf à une petite librairie indépendante où le neuf et l'occasion, le rare et la curiosité se mélangent avec bonheur. Ce qui me donne - entre autres privilèges - celui de voir passer presque tous les jours des livres peu ou pas distribués, épuisés, voire complètement oubliés.
J'en profite évidement pour dépenser une partie de ma paye dans l'achat de menus trésors, que je m'empresse de partager afin d'adoucir les frimas qui nous accablent (1).
Voici donc Le Réservoir des sens, signé de Belen dans son édition originale à La Jeune Parque en 1966.
Derrière ce pseudonyme se cachait alors Nelly Kaplan, la future réalisatrice de La Fiancée du pirate (1969), film culte pour les aficionados de Bernadette Lafont.
Mais en attendant de devenir réalisatrice, Kaplan avait commencé par écrire quelques textes et avait approché les surréalistes et leurs alentours. C'est donc tout naturellement que les nouvelles réunies dans le Réservoir des sens sont présentées par Philippe Soupault et André Pieyre de Mandiargues.
On y découvre d'étranges récits, où se mêlent un érotisme gentiment désuet et un goût évident pour le fantastique, la science-fiction et les histoires de vampires.
Comme le livre est illustré par André Masson, on se dit que la jeune femme d'alors avait su émoustiller tous ces messieurs avec ses histoires.
Quelques titres pour se faire une idée: La géométrie dans les spasmes, Délivrez-nous du mâle, La circonstance exténuante, Le plaisir solidaire, Je vous salue maris, etc.

Que les curieux désespérés se rassurent, le livre est de nouveau disponible dans une réédition au Castor Astral.

Enfin, voici une courte biographie qui se trouvait insérée dans mon exemplaire:


"Née d'un père marin et de mère inconnue, Belen manifeste dès sa plus tendre enfance un penchant très vif pour la littérature érotique.
Amenée par le métier paternel à fréquenter toutes sortes de quartiers dans des pays divers, elle acquiert très tôt la confirmation empirique de ses lectures.
Son père n'est pas étranger à cette initiation et Belen gardera toute sa vie un souvenir attendri de certaines chaudes nuits d'Amsterdam.

Orpheline seize ans, voyante et voyeuse, elle entre comme préposée au linge dans une maison de rendez-vous de Shangaï. C'est à cette époque que commencent à se manifester ses étranges pouvoirs divinatoires, et elle est ainsi appelée partout dans les grandes familles d'Europe et du Cambodge pour lire l'avenir dans les draps. Son succès ne connaît pas de limites.

Devenue fabuleusement riche, elle se retire vingt-trois ans dans une île de la Mer des Sargasses, oû elle partage ses loisirs entre l'écriture et des expériences érotiques sur des tortues géantes. En 1959, après une déception sentimentale qui la marque profondéemet, elle quitte définitivement sa retraite et séjourne quelques jours Paris pour surveiller la première édition de ses oeuvres. Elle repart ensuite dans sa nouvelle demeure des Îles de la Sonde, où elle investit le reste de sa fortune dans la culture et l'apprivoisement de fleurs carnivores, récente découverte révolutionnaire dans le domaine de l'avortement sans douleur.

Aux dernières nouvelles, Belen rédige un premier volume de souvenirs: Mémoires d'une liseuse de draps, appelé à avoir un prodigieux retentissement."

Que cette "biographie" soit signée de l'auteur elle-même, de son éditeur, ou encore de l'un des ses parrains littéraires, voilà ce que je ne sais pas et qui hante mes nuits.


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(1) Certains se demanderont : comment peut-il adoucir des frimas? Et on les comprend. La réponse est : il fait ce qu'il veut.



Du progrès et de ses applications possibles

photo Man Ray




Certes, grâce à la science, la médecine moderne fait chaque jours des progrès fulgurants qui la rendent capable d'améliorer le quotidien de ceux qui souffrent, comme le montre cette photo du dernier cri en matière de prothèse.
Par contre, il reste encore pas mal de choses à faire contre la bêtise. On savait déjà qu'il ne fallait plus dire aveugle, mais non-voyant, et que les femmes de ménage avaient toutes été promues techniciennes de surface.
Or ce soir, mon regard fut attiré par une vitrine que je n'avais jusqu'alors jamais remarqué et qui annonçait en gros caractères un laboratoire d'orthèses du pied. Quelle ne fut pas ma déception en m'approchant de constater qu'il ne s'agissait en fait que d'un vulgaire magasin de chaussures.








La force de l'habitude








































Retour aux basiques. Poser le vélo, marcher à nouveau, vers le même café, en empruntant la même ruelle. Attendre un peu, parler un peu du temps qu'il fait avec la serveuse que l'on aime bien et qui nous connait, depuis toutes ces années. Sortir, retourner dans la ruelle, et s'apercevoir que quelque chose y a changé, quelque chose qui fait qu'il y a encore un détail que vous n'aviez pas photographié dans ce quartier.












Panne sèche




















Terrible sentiment de frustration qui me ronge, voilà trois mois que je n'ai pas fait une seule photo valable. Depuis des années je réussissais à peu près à continuer de photographier Montréal, même si certaines vues étaient devenues franchement récurrentes (les poubelles, ruelles, vitrines et autres bords du canal), mais il semblerait que cette fois j'ai fait le tour du sujet, enfin, tel que je l'abordais jusqu'à présent. Ce n'est pas une surprise, je savais depuis longtemps que cela me pendait au nez, mais cela n'enlève rien à cette angoisse qui me saisit de ne pas rapporter de nouvelles images.
Bien sûr, il faudrait sortir de la ville, voir d'autres sujets, d'autres cieux, ça aiderait, mais comme cela ne risque pas de pouvoir se faire avant l'autre bout du tunnel hivernal dans lequel on s'apprête seulement à entrer, autant dire qu'il va falloir trouver autre chose. Mais quoi?












Mourir en version originale




Démocrates ou républicains? Noir ou blanc? Pourra t'on encore vivre après-demain sans parler anglais?
Pierre Desproges nous éclaire à ce sujet avec un début de réponse, étonnante bien entendu.












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Confort moderne


























Je viens d'acheter un "aspirateur à main rechargeable".
D'après le mode d'emploi traduit en treize langues, cela comprend de nombreux accessoires, tels qu'une fixture pour la recharge et le remisage, un support pour les brosses et un suceur à plat aidant à nettoyer dans les endroits restreints.
Le grand luxe quoi.