Photos, livres, aventures.

Le photomaton dans l'appareil-photo



Alors qu'il attend d'embarquer à bord du bateau qui va le ramener à Dieppe après une escapade à Londres (ah! le charme lointain du XXème siècle), l'auteur trompe son ennui en s'asseyant dans un photomaton.

"C'était quatre photos en noir et blanc, mon visage était de face, on voyait le col entrouvert de ma chemise, les épaules sombres de mon manteau. Je n'avais aucune expression particulière sur ces photos, si ce n'est une sorte de lassitude dans la manière d'être là. Assis sur le tabouret de la cabine, je regardais devant moi, simplement, la tête baissée et les yeux sur la défensive - et je souriais à l'objectif, enfin je souriais, c'est comme ça que je souris."



Jean-Philippe Toussaint, L'appareil-photo, éditions de Minuit, 1988, coll. "Double", 2007.





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Les (vieilles) dents de la mer




C'est bien connu, l'âge venant, certaines vedettes de cinéma ont du mal à relancer leur carrière et connaissent parfois une retraite prématurée et peu enviable. Ainsi, même le grand requin blanc de la série Les Dents de la mer, après avoir traumatisé des générations de baigneurs, se retrouve à prendre la pluie au fond d'une cour des services de voirie de la ville de Montréal.








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Tempo di Roma
















Le 6 avril 1957, Matthieu Galey déjeune avec Jacques Brenner, Jacques Peuchmaurd et Alexis Curver, qui vient alors de remporter le prix Sainte-Beuve pour son roman Tempo di Roma. Après un repas joyeux, les convives poursuivent leur célébration aux Deux-Magots, jusqu'au moment où... "(...) arrivent coup sur coup Michel Breitman, un peu éméché d'avoir banqueté avec Béatrix Beck, suivi d'un hideux personnage à tête de chien, hâbleur et vindicatif, qui porte le nom bizarre de Jean-Edern Hallier. On lève le camp; le charme est rompu."



Extrait du journal de Matthieu Galey, tome 1, 1953-1973, éditions Grasset.

NB : Tempo di Roma, éditions Robert Laffont, 1957.








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Les Terribles

en couverture : vidéogramme de Alain Le Saux


Les éditions Finitude continuent leur bonhomme de chemin et font paraître ce printemps un troisième recueils d'articles et d'entretiens de Raphaël Sorin. Critique et éditeur (1) depuis quarante ans, il semble que Sorin ne croit pas aux mémoires d'éditeurs façon Corti-Pauvert. Depuis ses Produits d'entretien, il ouvre néanmoins sa bibliothèque et partage généreusement les mille anecdotes qu'il a recueilli au fil des ans.

Les Terribles sont auteurs de polars, réalisateurs de films noirs, actrices et personnages emblématiques. On y croise Raymond Chandler, Ed McBain, Léo Malet, Manchette, Fantômas, Gilda, B. Traven et donc John Huston, Samuel Fuller, San Antonio et, de plus loin qui passaient sans doute par hasard, les fantômes infréquentables de Jacques Vaché, Arthur Cravan, Benjamin Péret et autres suicidés de la société.


Pour se faire une idée, on peut voir ici l'entretien avec Raphaël Sorin proposé par Olivier Bailly pour le site Page 189 :
- entretien première partie
- entretien deuxième partie


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(1) Comme critique, il a collaboré depuis 1966 au Monde, aux Nouvelles littéraires, au Matin, à L’Express, à Globe, à La Quinzaine littéraire, etc. Comme éditeur, il a travaillé pour Le Seuil, Champ Libre, Le Sagittaire, Albin Michel, Flammarion, Fayard). Actuellement éditeur pour le groupe Libella.

Les Terribles, de Raphaël Sorin, éditions Finitude, 2011.






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