D'insultes en humiliations, celui que les autres enfants traitent de cochon d'Allemand a rêvé très jeune du jour où il pourrait fuir sa petite ville natale du Danemark.
Tout ça parce que sa mère, en tant qu'Allemande, incarne à elle seule le nazisme et l'envahisseur aux yeux de ses voisins et des commerçants du coin. Mal née, mal intégrée, elle ne fera qu'empirer les choses par fierté, par maladresse et par dépit.
Si Romer règle ses compte dans ce roman, il ne se limite pas à cela pour autant, et à travers le portrait haut en couleurs de sa famille il nous offre une vision du Danemark et de l'Allemagne d'avant, pendant et après la guerre.
Le ton est juste, acéré, sans complaisance ni fioritures et pourtant empreint d'une grande sensibilité. Cochon d'Allemand est un de ces livres qui revisitent l'histoire de l'Europe et nous la montrent par le petit bout de la lorgnette.
De Knud Romer, nous savons fort peu de choses, sinon qu'il est l'auteur d'un essai sur les pastilles de menthe, et qu'il a joué dans Les Idiots de Lars Von Trier.
Le roman de Romer a déjà gagné plusieurs prix et il est actuellement sur la deuxième liste du prix Médicis(1).
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-Cochon d'Allemand, de Knud Romer, Montréal, Les Allusifs, 2007, 180p., 16 euros/21,95$Can.
- (1) Entre Les disparus de Mendelsson, et Central Europe, de Vollman, ça va être serré
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