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Les derniers jours de Queneau


















D'un Queneau l'autre. Suite à la lecture récente de Hazard et Fissile, l'inédit quenelien fraîchement paru, le goût nous a repris de lire un de ses grands romans.
Zazie dans le métro
et Les Exercices de style se passent de publicité. Odile, Un rude hiver, On est toujours trop bon avec les femmes sont excellents, mais pour notre bonheur/malheur, déjà lus.
Pourquoi pas, alors, s'attaquer aux Derniers jours, le premier de ses trois romans "autobiographiques" (paru en 1936, et suivi de Odile, en 1937, et Les Enfants du Limon, en 1938)?
Soyons fous.

Il y a dans ce livre là de jeunes étudiants provinciaux débarquant du Havre à Paris (comme Queneau justement) pour s'ennuyer à la Sorbonne avant de faire leur service militaire et de devenir fonctionnaire.
Mais ce n'est pas tout! On y trouve également:
M. Tolut, professeur de géographie à la retraite, torturé à l'idée de n'avoir jamais voyagé durant sa carrière, et convaincu d'avoir ainsi dupé son monde.
M. Brennuire, éditeur et ami de poètes de la vieille garde.
M. Brabbant et M. Martin-Martin, qui ne font qu'un.
M. Landru, dont la presse relate abondamment le procès et dont la condamnation éclipse dans les journaux l'épouvantable attentat dont est victime M. Tormoigne, borgne devenu aveugle, ce qui n'empêche pas de boire mais qui devient gênant pour jouer à la manille.
Alfred, le garçon de café, qui veille discrètement sur tout ce monde là en attendant le jour où, grâce à de savants calculs, il pourra regagner tout l'argent que son père a perdu aux courses.
Des tableaux cubistes que l'on ne sait pas dans quel sens regarder.
Des parties de billard gagnées et d'autres perdues.
Dada.
La ligne Nord-Sud sur laquelle on croise de bien jolies femmes.
Du café crème pour déjeuner et du Pernod pour dîner.
La Rhénanie que l'on dit alors française.
Le Cabinet du docteur Caligari.
La couverture bleue d'Ulysse dans la vitrine de Shakespeare & Cie.
Des bolcheviks qui sont partout.
Des mollusques que l'on hume.
Un ricanement "diabolisceptique".
Des tramways qui passent et même une Amilcar, qui est une automobile vraiment bath.

Bref, un beau grand livre à redécouvrir, et en toile de fond une évocation subtile et drôle du Paris au début des années vingt.




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- Les derniers jours, 1936, éditions Gallimard, coll. "Folio", 1997.





1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ah, les Derniers jours ! Mon roman de Queneau préféré.
Les Enfants du limon est merveilleux aussi. Et puis Pierrot mon ami, Loin de Rueil, le Vol d'Icare et tant d'autres...