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Bizzareries de la Belle Époque

Très en vogue au Canada, cette nouvelle discipline sera présentée aux jeux Olympiques de Vancouver en 2010.




On a beau se dire parfois que le monde est devenu fou, rappelons tout de même que ça ne date pas de la semaine dernière.
Un de mes rusés collègues de la librairie m'a mis récemment un livre entre les mains en sachant très bien qu'il ferait mon bonheur pour l'été. Aussitôt acheté, je fendis l'air à travers les rues pour mettre mon trésor à l'abri des regards jaloux.
Il s'agit de Tragédies à la une, La Belle Époque des assassins, de Alain Monestier. Avec humour et application, l'auteur y présente un panorama des couvertures et illustrations des faits divers parus dans les grands journaux populaire du tournant du XXe siècle. À l'époque où le Petit Journal, Le Petit Parisien, L'Intransigeant et L'Illustration font leurs choux gras de suicides cocasses et ingénieux, d'assassinats particulièrement sanglants et de catastrophes toutes rocambolesques.
Un train déraille, tombe d'un pont et s'écrase sur un bateau; au loin, la cloche qui sonne dans une église vient aplatir le bedeau qui l'agitait, tandis qu'une jeune servante décide de se jeter dans la fosse aux ours. On y trouve des accidents liés à la modernité galopante des premières autos et du chemin de fer, les assassins d'enfants y côtoient les maris cocus qui découpent leur femme en morceaux avant de la mettre dans une malle qu'ils expédient au diable vauvert. Et puis, dans le désordre : les éxécutions à la guillotine qui fascinent les foules, l'incendie du Bazar de la Charité, Le Titanic, la bande à Bonnot et les récits fantasques de la gloriole coloniale française d'un pays qui veut encore croire qu'il est un empire. Et tout cela s'entremêle pour notre plaisir sous la plume savante et amusée de Monestier.

Tout est là dans ce beau livre pour nous rappeller la folie de cette époque où se sont entrechoqués le poids des interdits, de la morale et de la censure, et la brutale accélération de la modernisation du monde. Rouletabille, Albert Londres et Fantomas ne sont pas loin, et nous voici, cent ans plus tard, à soupirer une fois de plus de n'avoir pas vécu ça.



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Tragédies à la une, La Belle Époque des assassins, par Alain Monestier, préface de Pierre Bellemare, Paris, éditions Albin Michel, 1995.



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2 commentaires:

La Méduse et le Renard a dit…

En plus avec une préface de Pierre Bellemare, on reste dans la bizarrerie d'une autre époque!

Frédérique M a dit…

La meduse et le renard m'a conduite jusqu'ici. Votre catégorie "Le sexe des autres" me laisse absolument sans voix.