Vu cette semaine le vrai/faux docu-fiction de Guy Maddin intitulé My Winnipeg, sorte d'autoportrait d'une ville à travers le regard d'un habitant qui veut la fuir, exploration d'un labyrinthe et décryptage des secrets d'une ville battue par les vents, isolée dans les trop vastes plaines du Manitoba. Très au-dessus du lot, l'invention visuelle est constante, le noir et blanc y est sublime. Archi-poétique, drôle, intelligent, triste à mourir, jusqu'à cette scène que l'on croirait tout droit sortie d'un film de Luis Bunuel, où des chevaux fuyant en plein hiver l'incendie de leur écurie, se précipitent dans la rivière gelée qui cède sous leur poids avant de se refermer sur l'expression horrifiée de leur visage.
Assurément une des images les plus saisissantes et les plus fortes que j'ai vu depuis des années, et pour des années.
La bande annonce peut se voir ici.