De même qu'il existe des romans que l'on aimerait avoir écrit, des films que l'on rêverait d'avoir réalisé, Le sens de la vie et ses frères, de Éric Veillé, est la BD que j'aurais voulu avoir dessiné. Amis poètes, en dehors du fait que le couplet sur "la BD moi ça ne m'intéresse-pas-vraiment et de toute façon je ne comprends pas vraiment comment ça se lit" n'est vraiment plus recevable aujourd'hui, le petit livre d'Éric Veillé a tout ce qu'il faut pour plaire : humour, poésie, absurde, le tout servi par une simplicité désarmante.
Toute une vie
"Éric Veillé est né avec une flaque sur la tête, dans une chambre avec vue sur Jésus. Cet enfant timide aime à se coincer derrière le frigo dès qu'on le laisse sans surveillance. Un jour, ses parents l'oublient sur un banc où il reste bien un quart d'heure, terrorisé par les pigeons qui viennent becqueter ses chips. Devenu adulte, il nettoie ses lunettes et découvre que les gens vivent dans des endroits. Après avoir perdu son emploi du temps en pleine forêt de Fontainebleau, il travaille dans des boulots, parle avec Giselle et se casse une jambe. Entre-temps, il publie six livres sous des noms de personnes qui n'existent pas, pour ne pas être reconnu par les moustachus qu'il a contrariés dans les supermarchés. Comme passe-temps, ce jeune homme moderne pratique l'expression corporelle en collants et collectionne les gens qui sortent du restaurant. Bricoleur émérite, il a reconstitué la galerie commerciale de Montauban dans son couloir. Quand il ne dessine pas des gens vus de dos, Éric Veillé ambitionne de fonder une ONG qui réintroduira le rire dans les Pyrénées."
(Texte de biographie © Cornélius)
Le sens de la vie et ses frères, de Éric Veillé, Paris, éditions Cornélius, coll. "Louise", 2008.
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