Ouest n'a donc rien gagné et c'est bien dommage. Le roman de François Vallejo était pourtant en bonne place dans la liste finale du Goncourt. Bien sûr, être finaliste, ou même gagnant du Goncourt ne signifie pas que l'on ait écrit un bon livre, mais celui-ci a le "quelque chose" de spécial, le grain particulier qui fait que l'on accroche et qu'on se laisser happer par son univers étouffant.
Dans une Vendée d'après la chouannerie et qui rêve encore de retour à la monarchie, Vallejo chasse sur les terres de Barbey d'Aurevilly et installe un huis clos en extérieur qui s'étale sur près de vingt ans. Les limites du décor sont celles du domaine d'un baron un peu allumé, mi républicain, mi-libertin, fasciné par Victor Hugo et rêvant avant tout d'entrer dans l'Histoire grâce à ses idées modernes. Face à lui, le garde-chasse du domaine, habitué à servir les lubies de ses maîtres sans poser de question, et pour qui la république importe beaucoup moins que la chasse, sa meute de chiens et sa bonne réputation.
Tout cela pourrait faire un récit académique parfaitement soporifique si le ton résolument moderne de Vallejo ne venait le dynamiser. Il faut même un certain temps d'adaptation à la façon dont les pensées et les dialogues sont intégrés au coeur du texte, mais comme l'auteur manie l'ellipse et joue à éviter les clichés avec beaucoup d'habileté, on finit par le suivre là où il veut nous mener, au coeur de l'obscure forêt bretonne et de l'affrontement entre ces deux hommes que tout oppose.
Tout cela pourrait faire un récit académique parfaitement soporifique si le ton résolument moderne de Vallejo ne venait le dynamiser. Il faut même un certain temps d'adaptation à la façon dont les pensées et les dialogues sont intégrés au coeur du texte, mais comme l'auteur manie l'ellipse et joue à éviter les clichés avec beaucoup d'habileté, on finit par le suivre là où il veut nous mener, au coeur de l'obscure forêt bretonne et de l'affrontement entre ces deux hommes que tout oppose.
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