Comment haïr à la fois certains collectifs d'artistes et les autorités dites publiques?
C'est facile, en prenant l'exemple de la statue de Charles Fourier à Paris.
Petit résumé : érigée place de Clichy en 1899, la statue de l'utopiste fut une des premières à être déboulonnée par le gouvernement de Pétain sous l'Occupation pour répondre à la demande de l'armée allemande, alors en quête de bronze pour alimenter ses canons. Or, contrairement à tant d'autres, celle-ci ne fut pas remplacée à la fin de la guerre.
En 1969, les Situationnistes se chargent de réparer cet oubli en installant sans autorisation une copie de la statue portant la mention "En hommage à Charles Fourier, les barricadiers de la rue Gay-Lussac".
Face à une telle menace, la préfecture se charge de faire enlever la statue quelques heures plus tard. Choquant, certes, mais guère surprenant.
Depuis, le socle de la statue était laissé à lui-même.
Jusqu'à ce qu'un prétendu collectif d'artistes ait l'idée lumineuse de réoccuper cet espace vide en y installant un semblant de cabine téléphonique supposé permettre au quidam de passage de se prendre pour le penseur (voir ici leur communiqué).
Banal à mourir d'ennui, le concept fonctionne d'autant moins que l'accès à l'escalier permettant de monter sur le socle est interdit pour d'obscures raisons de sécurité.
En guise de maigre consolation, on peut se dire que tant cette absurdité sera en place, cela nous évite au moins de voir une statue du maréchal Sarkozy.
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Plus d'informations sur le sujet sur ce blog.
C'est facile, en prenant l'exemple de la statue de Charles Fourier à Paris.
Petit résumé : érigée place de Clichy en 1899, la statue de l'utopiste fut une des premières à être déboulonnée par le gouvernement de Pétain sous l'Occupation pour répondre à la demande de l'armée allemande, alors en quête de bronze pour alimenter ses canons. Or, contrairement à tant d'autres, celle-ci ne fut pas remplacée à la fin de la guerre.
En 1969, les Situationnistes se chargent de réparer cet oubli en installant sans autorisation une copie de la statue portant la mention "En hommage à Charles Fourier, les barricadiers de la rue Gay-Lussac".
Face à une telle menace, la préfecture se charge de faire enlever la statue quelques heures plus tard. Choquant, certes, mais guère surprenant.
Depuis, le socle de la statue était laissé à lui-même.
Jusqu'à ce qu'un prétendu collectif d'artistes ait l'idée lumineuse de réoccuper cet espace vide en y installant un semblant de cabine téléphonique supposé permettre au quidam de passage de se prendre pour le penseur (voir ici leur communiqué).
Banal à mourir d'ennui, le concept fonctionne d'autant moins que l'accès à l'escalier permettant de monter sur le socle est interdit pour d'obscures raisons de sécurité.
En guise de maigre consolation, on peut se dire que tant cette absurdité sera en place, cela nous évite au moins de voir une statue du maréchal Sarkozy.
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4 commentaires:
C'est laid. Et puis des gens qui écrivent des trucs du genre "Les Embrèvements ont pour fonction de déjouer les règles d’apparition institutionnelles consacrées par les musées, galeries et autres lieux", bien que ni méchants ni nuisibles agacent quand même un brin.
AppAs
Ce qui manque à ces artistes d'élevage, c'est un peu de rêve et beaucoup de poésie. Les barricadiers de la rue Gay-Lussac qui avaient reconstitué d'après carte postale une réplique exacte de la statue originale savaient allier le plus grand talent à la plus ferme révolte. Leur geste tenait indissolublement du défi et du réenchantement. C'étaient des rêveurs éveillés, non des «embrèveurs» de trottoir.
Joël Gayraud
Oh que ça fait "concept"!! Un espace vide au lieu d'une statue! En plus c'est tellement "interactif"... les gens peuvent y entrer et expérimenter la banalité de la cabine téléphonique.
Tout ce qui est laid et sans vie est contemporain.
Alexandre Fatta
Certains de vos compatriotes, pourtant, ont très naturellement trouvé quoi faire de cet espace vacant : http://vimeo.com/4382611 (voir à partir de 02:40')
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