Photos, livres, aventures.

London calling































L'autre soir, l'étourdissante V. et moi rentrions d'une soirée entre amis où nous avions fêté un anniversaire qui pour une fois était le mien, elle enjambant les ponts et chaussées du haut de toutes ses jambes, et moi trottant derrière et escaladant les trottoirs.
La nuit, comme toujours inexistante en centre ville, brillait de tous ses feux sur l'avenue du Parc, lorsqu'un reflet différent arrêta notre regard. Une tache noire sur le pare-brise d'une voiture, trop petite pour être une nébuleuse, et trop parfaitement circulaire pour ne pas être un disque.
D'ailleurs, c'en était un. Un bon vieux 33 tours en vinyle, un enregistrement de Rachmaninov sous l'étiquette London (long playing), glissé dans sa seule pochette transparente. Bon. Mais quelques pas plus loin, coincé entre deux parcmètres, apparaît un autre disque, Songs at Yuletide, lui aussi enregistré chez London. Rebon. Encore vingt mètres plus loin, c'est au tour du troisième acte de l'Arabella de Strauss, et ainsi de suite.
Au total, une quinzaine de disques, tous de la même compagnie, disséminés de part et d'autre du trottoir sur environ deux cents mètres.
Il m'était déjà arrivé de trouver des livres en anglais dans une cabine téléphonique, généreusement oubliés et signés par un membre de l'Unexpected Gift Society (1), mais des vinyles glissés comme des contraventions, voilà une raison de plus d'aimer ce quartier.


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(1) littéralement, la Société des Cadeaux Inattendus. (Je traduis pour ma mère, qui croit encore que "How do you do breakfast" veut dire quelque chose.)



1 commentaire:

Anne Marbrun a dit…

Ta mère parle breakfast mieux que toi.