Nous interrompons nos programmes pour relayer une triste nouvelle : Pascal Garnier vient de mourir.
Après être tombé un peu par hasard sur Comment va la douleur? il y a quelques années, je guettais depuis chacun de ses nouveaux romans avec cette impatience tranquille que l'on ressent lorsque l'on est vendu d'avance à la cause d'un écrivain, et l'annonce de sa disparition me prend d'autant plus de court que je m'apprêtais justement à lire son dernier roman, Le grand loin.
David Caviglioli, du Nouvel Obs, présente le style de Garnier comme étant "à mi-chemin entre les romans noirs humanistes d'un Simenon et la poésie banlieusarde d'un Hardellet", ce qui décrit assez bien cette écriture sans artifice qui semblait ne pas se préoccuper des modes de son temps.
Dans un entretien récent (que l'on peut voir ici), Garnier avouait d'ailleurs ne lire que peu de romans, et encore moins ses contemporains, préférant s'intéresser à la vie des gens. Cet intérêt transparait de façon évidente dans les portraits touchants et néanmoins emprunt d'un humour noir souvent ravageur de personnages ordinaires qui ne demandent souvent qu'un peu de répit avant la chute. Sombre, mais ni désabusée ni cynique, simplement l'écriture d'un homme à qui on ne la fait plus, et qui ne prétend pas vous la raconter.
Voilà, il ne racontera plus, et c'est encore un vide qu'il va falloir combler.
Bibliographie incomplète de Pascal Garnier :
- L'A26, Zulma, 1999; 2008.
- Les Hauts du bas, Zulma, 2003 ; Le livre de poche, 2009.
- La Solution esquimau, Fleuve Noir, 1996; Zulma, 2006.
- Comment va la douleur?, Zulma, 2006; Le livre de poche, 2008.
- La Théorie du panda, Zulma, 2008.
- Lune captive dans un oeil mort, Zulma, 2009.
- Le grand loin, Zulma, 2010.